Le sociologue tente de comprendre pourquoi l'équipe de France de football souffre d'une image dégradée dans l'opinion publique. Il examine les tensions existant entre, d'une part, des joueurs au sommet de la réussite sportive et économique, porte-parole et exemples des classes populaires et, d'autre part, des journalistes, soumis à une forte concurrence professionnelle, avides de scoops.
Ce numéro propose d'explorer différents aspects de l'histoire de l'immigration au Québec depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à partir de recherches menées récemment par des chercheurs français et canadiens. A l'heure où le débat sur les « accommodements raisonnables » agite l'opinion publique québécoise, il a semblé important de faire un état des lieux concernant les recherches historiques et la valorisation des archives sur l'immigration dans la province francophone. A partir d'un croisement des approches, ce numéro offre une réflexion sur l'évolution complexe du rapport à l'Autre dans la société Québécoise, entre réalité et représentations.
Penser a priori l'étranger comme un délinquant est l'une des plus solides structurations des imaginaires qui favorise les comportements racistes. Déjà présent durant l'Antiquité et au Moyen Age, ce préjugé n'a cessé de s'adapter aux réalités historiques, faisant de l'Autre un danger potentiel. Au début du XXIe siècle, ce préjugé se diffuse autour de deux catégories de populations : d'une part les "clandestins", d'autre part les jeunes issus de l'immigration vivant dans les banlieues pauvres françaises; qui ne cessent d'alimenter la chronique de l'insécurité.; Après avoir analysé le préjugé renouvelé après 1945 qui fait de l'étranger, notamment des Algériens, un "agent d'insécurité", l'auteur étudie le sentiment d'insécurité en tant qu'élément de la crise identitaire en France pour constater enfin que ce préjugé est de plus en plus partagé par l'opinion publique et les médias, les jeunes issus de l'immigration étant les nouvelles cibles.
Devenue soudainement insensible à toute approche critique sur la question immigrée, l'ensemble de la classe politique s'est identifiée à l'équipe de France Black, Blanc, Beur victorieuse le 12 juillet 1998 de la finale de la Coupe du monde. "L'effet mondial" provoque non seulement la relance de la cote de popularité du président de la République et de son Premier ministre, mais également une prise de position inattendue de Charles Pasqua (la régularisation de tous les sans-papiers) et une mise en difficulté provisoire du Front national.
L'histoire de l'immigration italienne en France se confond avec une histoire d'intégration. Toutefois, cette intégration n'a pas suivi un cours linéaire en raison notamment de la versatilité entre acceptation et rejet de l'opinion publique française à l'égard des migrants italiens. Si les relations politiques avec l'Italie et la situation économique en France influent sur l'opinion, celle-ci se détermine aussi selon l'appartenance à une catégorie sociale et la nature des contacts établis avec les migrants. Les préjugés, qui participent à la structuration des représentations de l'altérité souvent très en amont du processus d'élaboration, ne sont pas imperméables aux circonstances.
Alors que l'immigration irrégulière constitue une bonne partie de l'ensemble des migrations vers l'Europe et lorsqu'on sait que les sans-papiers sont exploités dans tous les pays membres de l'Union européenne, PICUM s'est engagé dans le respect des droits humains de toutes les personnes vivant en Europe. Le besoin de dénoncer cette violation des droits de l'homme a été à l'origine d'un rapport pour protéger les travailleurs migrants sans papiers dont la présente contribution donne un aperçu. L'auteur donne ici des exemples des méthodes employées par des ONG, des syndicats et des militants en Europe et aux Etats-Unis pour renforcer la position des travailleurs sans papiers et décrit dix types d'actions susceptibles d'être menées afin de protéger ces travailleurs suivies des recommandations d'ordre politique.
L'histoire de France, depuis le XIXe siècle, a été marquée et en partie façonnée par l'immigration. Il convient donc d'aborder la question migratoire sans l'isoler des contextes dans lesquels elle s'est déroulée, pour en parler autrement et la réhabiliter comme partie prenante de l'histoire politique légitime. L'auteur insiste sur les phénomènes d'opinion, de mémoire collective qui ont toujours accompagné la présence étrangère, afin de relativiser les débats politiques actuels et de montrer en quoi la vie politique, sociale, économique et culturelle française a été marquée par l'immigration de masse.
Les formes de discrimination dont une personne peut être victime sur le marché du travail en raison de son origine nationale ou ethnique sont multiples. Outre le problème éthique lié à l'idéal libéral d'égalité des chances, de tels phénomènes comportent pour la société des risques en termes de cohésion sociale et de marginalisation de certains groupes. La discrimination à l'embauche apparaît particulièrement problématique mais s'avère difficile à mettre en évidence. Cette contribution passe en revue les différentes approches méthodologiques possibles pour mesurer l'ampleur du phénomène : l'approche indirecte, l'approche directe au niveau des victimes, l'approche directe au niveau de l'opinion publique ou des employeurs, les pratiques effectives de discrimination (testing).
La Russie n'est pas un pays d'accueil traditionnel et pendant les 150 dernières années, elle a été un pays d'émigration. L'effondrement de l'Union soviétique, qui a été à l'origine de déplacements masifs de population et l'insertion de la Russie dans les processus de mondialisation ont remis sur le devant de la scène les questions relatives à l'immigration et à la politique d'immigration. Or, la migration a eu pour conséquence directe l'accroissement de la diversité ethnoculturelle et confessionnelle de la société russe, l'érosion ethnique des sociétés locales ayant donné lieu à des tensions entre la population locale et les migrants.; Cet article analyse l'opinion publique par rapport à la politique d'immigration et aux immigrés, les politiques migratoires et la politique de nationalité mises en place par les autorités fédérales, la politique de nationalité des sujets de la Fédération de Russie, l'aggravation de la xénophobie et de la discrimination vis-à-vis des minorités ethniques et, enfin, la lutte contre la xénophobie.
L'ouverture du rideau de fer et l'éclatement de l'Union soviétique ont transformé le paysage migratoire en Russie, qui a par la suite continué à évoluer et à se modifier. Cet article analyse dans un premier temps la question des mouvements migratoires en forte évolution depuis le tournant des années 1989-1991 et la situation au début des années 2000, les migrations étant révélatrices de l'état de la société russe, un miroir d'un monde en transition avec la normalité retrouvée et la montée de la xénophobie.; Dans un second temps l'auteur étudie les premières réponses apportées par les autorités russes et les carences de la politique russe en matière de politique d'immigration et de politique d'asile. Un constat s'impose : la dégradation de la situation démographique de la Russie impose deux solutions : la relance de la natalité ou une augmentation de l'immigration. Mais pour pouvoir développer l'immigration dont le pays a besoin, le préalable est de lutter contre la xénophobie.
Entre 1990 et 2005, la Russie est devenue un pays à la fois d'émigration et d'immigration. Entre les recensements de 1989 et de 2002, quelque 11 millions de migrants sont arrivés en Russie, et environ deux fois moins l'ont quittée. L'auteur analyse les raisons de l'accroissement de la migration de travail dans ce pays, l'arrivée de travailleurs migrants et les réactions de la société d'accueil, la migration de travail irrégulière, le problème de la xénophobie et la montée des sentiments antimigrants, le dilemme de la politique migratoire russe et, enfin, la politique des pays de la CEI en matière de migration de travail.
Cette enquête d'opinion sur les convictions politiques de Français issus de l'immigration africaine et turque interroge directement le sens commun plus ou moins implicite selon lequel " les Français d'origine africaine et turque ne sont pas comme les autres ". Sur la base d'un échantillon de 1000 personnes et d'une comparaison avec un groupe de Français dits de naissance, elle révèle des attitudes paradoxales sur le plan du clivage traditionnel entre la droite et la gauche. Les Français d'origine maghrébine et turque restent majoritairement proches de la gauche et du parti socialiste, mais placent le Président de la République au premier rang de leur sympathie dans l'ensemble de la classe politique. Ils sont très attachés à la lutte contre le chômage, à la création d'entreprise et ont une vision plutôt libérale du marché du travail et de la réussite individuelle et matérielle. Favorables à des politiques positives de recrutement ethnique, la très grande majorité des personnes interrogées témoigne un attachement fort à la laïcité, aux valeurs de la République et adhère pleinement à la notion de citoyenneté française. Cette position majoritaire contredit l'idée qu'il existerait une identité culturelle, ethnique ou religieuse revendiquée par la seconde génération.
Rassemblement d'articles concernant le négationnisme et l'antisémitisme qui s'est développé dans une vingtaine d'Etats arabes avec pour base des clichés d'origine chrétienne.
L'auteur tente à la lumière des connaissances disponibles de faire le partage sur les faits établis et les idées reçues en matière d'immigration